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    Amertume.


    Chère tante, j’ai tant de peine et tant d’amertume...
    Ce poème n’est pas un hommage posthume;
    C’est l’expression de la douleur qui me consume.
    Souvent... Lorsque ma brûlure se rallume,
    J’enrage, je blasphème, je pleure et j’écume
    Et ne trouve de refuge que dans le bitume.
    Par tout temps; au grand soleil ou dans la brume,
    Faisant fi d’une insolation ou d’un probable rhume,
    Je traîne sous le poids d’une énorme enclume.
    Ton absence est trop grande de par son volume.
    De ce fait, je ressemble à un véritable légume.
    Parfois... Je voudrais que l’on t’exhume...
    Alors d’aucuns voudraient que j’assume;
    Que je me ressaisisse et que je m’accoutume.
    Le plus douloureux quand je me résume
    C’est la vision de l’instant où l’on t’inhume
    A même la terre dans ton simple costume
    Comme le veut une archaïque coutume.
    Comme tu as dû avoir froid, je présume.
    Onze ans, c’est le peu d’années que nous eûmes.
    Heureusement, aimants et comblés, nous le fûmes.

     

    Mahdaoui ABDERRAOUF


    4 commentaires
  •            Il fait à peine jour, ils sont déjà bien las.
                           Ils ne comprennent rien à leur destin, hélas !
                           Ils semblent dire à Dieu: - Petits comme nous sommes,
                           Notre père, voyez ce que nous font les hommes !
                           
    Ô servitude infâme imposée à l'enfant !
                           Rachitisme ! travail dont le souffle étouffant
                           Défait ce qu'a fait Dieu ; qui tue, oeuvre insensée,
                           La beauté sur les fronts, dans les coeurs la pensée,

                           Et qui ferait - c'est là son fruit le plus certain ! -
                           D'Apollon un bossu, de Voltaire un crétin !

    VICTOR  HUGO 


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