• Éléphant de Paris

    Ah, Curnonsky, non plus que l’aube,
    N’était bien rigolo
    Il regardait le fil de l’eau.
    C’était avant les Taube.

    Et moi j’apercevais - pourtant
    Qu’on fût loin de Cythère -
    Un objet singulier. Mystère :
    C’est un éléphant.

    Notre maison étant tout proche,
    On le prit avec nous.
    Il mettait, pour chercher des sous
    Sa trompe dans ma poche.

    Hélas, rue-de-Villersexel,
    La porte était trop basse.
    On a beau dire que tout passe
    Non - ni le riche au Ciel.

    Paul-Jean Toulet, Contrerimes


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  •  

    POISSON D'AVRIL

    Un poisson d'avril

    Est venu me raconter

    Qu'on lui avait pris

    Sa jolie corde à sauter

     

    C'était un cheval

    Qui l'emportait sur son coeur

    Le long du canal

    Où valsaient les remorqueurs

     

    Et alors un serpent

    S'est offert comme remplaçant

    Le poisson très content

    Est parti à travers champs

     

    Il saute si haut

    Qu'il s'est envolé dans l'air

    Il saute si haut

    Qu'il est retombé dans l'eau.

     

    Boris Vian


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  • tu est mon chat 

    tu est gris dans la nuit

    blanc dans le jour

    est calin au matin

    serain l'apres  midi

    noir le soir 

    est joyeux tout le temps

    tu est mon chat Orphé


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  • poème

    Dans ma cervelle se promène,
    Ainsi qu'en son appartement,
    Un beau chat, fort doux et charmant.
    Quand il miaule, on l'entend à peine,
    Tant son timbre est tendre et discret;
    Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
    Elle est toujours riche et profonde.
    C'est là son charme et son secret.
    Cette voix qui perle et qui filtre,
    Dans mon fonds le plus ténébreux,
    Me remplit comme un vers nombreux
    Et me réjouit comme un philtre.
    Elle endort les plus cruels maux
    Et contient toutes les extases;
    Pour dire les plus longues phrases,
    Elle n'a plus besoin de mots.
    Non, il n'est pas d'archet qui morde
    Sur mon coeur, parfait instrument,
    Et fasse plus royalement
    Chanter sa plus vibrante corde,
    Que ta voix, chat mystérieux,
    Chat séraphique, chat étrange,
    En qui tout est, comme en un ange,
    Aussi subtil qu'harmonieux!


    (Baudelaire) Les fleurs du mal


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  • Derrière chez nous, y a un étang
    N'est pas si creux comme il est grand
    Trois beaux canards y vont nageant
    Y en a deux noirs, y en a un blanc.

    Le fils du Roi s'en va chassant
    Avec son beau fusil d'argent
    Mire le noir et tue le blanc
    Toute la plume s'envole au vent.

    Trois dames vont la ramassant
    C'est pour en faire un beau lit blanc
    - Ô fils du Roi tu es méchant
    D'avoir tué mon canard blanc !

    Tu me le paieras cinq cents francs
    Que ferons-nous de cet argent ?
    Nous ferons bâtir un couvent
    Pour mettre les filles de dix-huit ans
    Et les garçons de vingt-cinq ans.

    Publié dans : Animaux de la ferme -

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