• Diablotin

    Sa fourrure était noire et ses yeux étaient doux. Je me souviens de lui allongé sur le gazon devant la maison.
    Ses poils sombres captaient les rayons du soleil qui passaient entre les arbres et il se roulait dans l’herbe de plaisir. Ses pattes étirées, il offrait son ventre à l’astre solaire en changeant de côté quand la chaleur devenait trop forte.
    C’était un sage, un hédoniste tranquille qui cherchait votre amour du regard. Même une fois qu’il est devenu borgne et qu’il se cognait aux meubles mal placés, son visage exprimait sa bonté profonde.
    Le matin, il était sur la table de la cuisine, il vous accueillait en posant délicatement ses pattes sur vos épaules et en frottant sa tête dans vos cheveux. Ce contact procurait quelques frissons de plaisir et permettait de commencer joyeusement la journée.
    En fin d’après-midi, si vous tardiez trop, il réclamait sa nourriture en vous regardant d’un air étonné, entre la chouette et l’otarie.
    Il n’aimait pas être porté, mais au salon il venait souvent ronronner auprès de vous ou agrippé sur vos genoux.
    Diablotin était gentil avec tous les autres, il leur touchait le nez et parfois dormait blotti à côté d’eux.
    Attentif, il observait tout ce qui se passait, même quand il paraissait somnoler sur un fauteuil, bien installé sur une couverture en laine.

    Un jour, il ne s’est pas réveillé, il s’est éteint tranquillement sur un canapé, entre deux songes, mais ses pattes de velours circulent toujours dans nos têtes. Il est de toute façon quelque part, ici ou ailleurs, en humain ou en ange.


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